Engageons-nous à préserver les écosystèmes terrestres
La gestion et la protection de l'environnement est une question vitale qui affecte le bien-être des populations et le développement économique à travers le monde. C’est pourquoi l’ONU a désigné depuis 1974 le 5 juin comme Journée mondiale de l'environnement, une occasion de promouvoir des actions visant à créer une dynamique pour que les individus, les entreprises et les collectivités aient le sens des responsabilités en ce qui concerne la protection et l'amélioration de la qualité de l'environnement.
Cette année, la journée sera célébrée sous le thème de la restauration des écosystèmes. La «Society for Ecological Restoration (SER)» définit la restauration comme "la transformation intentionnelle d'un milieu pour y rétablir l'écosystème considéré comme indigène et historique. Le but de l’intervention étant de revenir à la structure, la diversité et la dynamique de cet écosystème". Dès lors la restauration vise à réparer, aussi rapidement que possible, les fonctions (résilience et productivité), endommagées ou tout simplement bloquées, d'un écosystème en le repositionnant sur une trajectoire favorable qui peut être naturelle ou à définir.
Plusieurs moyens sont employés dans la restauration d'un écosystème dégradé. Le retour, vers un état antérieur, doit être favorisé par des actions telles que la réintroduction de matériel végétal et des micro-organismes associés ou encore des travaux du sol permettant une amélioration conséquente de son fonctionnement hydrique ou des cycles de nutriments, etc.
De même, la restauration admet, comme objectifs explicites ou implicites, un retour au précédent niveau de flux d'énergie et cycles de nutriments ainsi que le rétablissement des conditions nécessaires à un bon fonctionnement hydrique du sol (infiltration, bilan) au niveau de la rhizosphère de l'écosystème. L’eau joue ainsi une fonction vitale dans le processus de restauration des écosystèmes terrestres et sa sécurité tout comme la préservation de sa qualité sont intrinsèquement liées à la bonne santé de ceux-ci.
Selon les Nations Unies, d’ici 2030 la restauration de 350 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques dégradés pourrait générer des services écosystémiques estimés à 9 000 milliards de dollars. Les activités de restauration pourraient également alléger l’atmosphère de 13 à 26 gigatonnes de gaz à effet de serre. Les bénéfices économiques de ces interventions sont dix fois supérieurs aux coûts d’investissement nécessaires. A contrario, le statu quo revient au moins trois fois plus cher que l’investissement dans des mesures de restauration.
Tous les types d’écosystèmes peuvent être restaurés, qu’il s’agisse de forêts, de terres agricoles, de villes, de zones humides ou d’océans. Presque tous les acteurs (Gouvernements, organismes de développement, entreprises, communautés, individus etc.) peuvent être à l’origine d’une initiative de restauration, étant donné que les causes de la dégradation des écosystèmes sont nombreuses, variées et susceptibles d’avoir des répercussions à différentes échelles.
Restaurer les écosystèmes permet de protéger et d’améliorer les moyens de subsistance des personnes qui en dépendent. Ce processus permet également de réguler l’apparition de maladies et de réduire les risques de catastrophes naturelles (inondations, sècheresses et salinisation des terres agricoles, etc.). En définitive, la restauration des écosystèmes peut nous aider à atteindre l’ensemble des objectifs de développement durable.
Le Sénégal est très engagé sur le thème de cette journée mondiale de l’environnement 2021. Il accorde une grande importance à la question de la sauvegarde et de la restauration des écosystèmes tout comme celle sur la valorisation de l’eau car situé au Sahel, une région particulièrement vulnérable et régulièrement soumise aux extrêmes climatiques (sécheresses et inondations).
C’est la raison pour laquelle, en accueillant, à Dakar, du 21 au 26 mars 2022, le 9ème Forum mondial de l’eau sur le thème de « La sécurité de l’eau pour la paix et le développement », le Sénégal entend renforcer le plaidoyer pour la mise en œuvre d’actions tangibles pour l’atteinte des objectifs de développement durable. Les priorités du Forum plus particulièrement celles sur la sécurité de l’eau et sur « l’eau pour le développement rural » traitent des questions de besoins et de demandes d’eau de l’environnement pour assurer de manière durable la santé des écosystèmes terrestres. C’est à ce titre qu’une action dans les groupes de travail du Forum est dédiée à la protection et à la restauration des écosystèmes et des forêts, y compris les zones côtières et marines et à la lutte contre la désertification.
Ensemble, faisons en sorte que le 9ème Forum mondial de l’Eau « Dakar 2022 » contribue à relever le défi essentiel consistant à construire un monde hydro-résilient tenant compte des impératifs de développement économique et social et des besoins fondamentaux de maintien de la qualité des milieux naturels.
Nous vous invitons à vous joindre à nous pour bâtir des synergies, partager des expériences réussies, agir là où c’est encore nécessaire et coopérer pour construire un développement solidaire et résilient respectueux de l’environnement pour une paix durable basée sur l’eau.
Par Abdoulaye Sène, Secrétaire exécutif du 9ème Forum mondial de l’eau